Written by Abbé Blaise Bicaba. Posted in Le combat spirituel.

Arme 3 : Le zèle pour propager l'évangile pour chaussures

Le zèle à propager l'évangile n'est pas une arme défensive, mais une arme offensive pour faire reculer les ténèbres, c'est-à-dire le royaume de Satan. Jésus en montant au ciel a dit : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Mc 16, 15-16 ; cf. Mt 28, 19-20). Le chrétien qui n'est pas un exemple pour les autres, qui ne fait pas un effort pour amener d'autres personnes au Christ manque gravement à sa mission. Saint Paul disait à ce sujet : « Annoncer l’Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16).

En fait, lorsqu'on ne témoigne pas du Christ, de qui témoignons-nous sinon de son Ennemi ? Quand on regarde les Apôtres, après le Christ, ils ont annoncé la Bonne Nouvelle toute leur vie. Ils ont subi beaucoup de persécutions à cause de cela. La plupart sont mort martyrs. Et c'est à cause de leur zèle pour l'évangile qu'aujourd'hui nous connaissons le Christ.

Il faut que ce zèle nous brûle pour que nous annoncions la parole aux autres, pour que nous allions conquérir, faire reculer les ténèbres, arracher les âmes que Satan retenait captives. Comme le psalmiste le dit « l'amour de ta maison nous dévore » (Ps 69(68), 10 ; Jn 2, 17). C'est parce que l'amour de Dieu dévorait le Christ qu'il est allé jusqu'à la Croix. Il a accepté cela pour nous. C'est ce zèle.

Sur ce point, nous avons beaucoup à faire. Beaucoup de nos camarades, voisins, amis et connaissances ne sont pas chrétiens tout simplement parce que nous ne leur avons jamais proposé de le devenir. Nous ne leur parlons jamais de l'Évangile. Beaucoup vivent dans le péché grave, en concubinage depuis des années, parce que personne ne les approche avec douceur et charité pour les reprendre, après avoir longuement prié pour eux. C'est grave si l'on est indifférent au péché de son prochain, s'il peut se détruire, faire du mal à son âme et blesser le cœur de notre Seigneur sans que cela ne nous préoccupe. Saint Paul disait : « mon obsession quotidienne, le souci de toutes les Églises ! Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, qu'un feu ne me brûle ? » (2 Co 11, 28-29).

Beaucoup ont quitté l’Église catholique parce que nous ne leur expliquons pas que ce qu'ils reprochent au catholicisme n'est pas fondé. Si pour quelque raison que ce soit, nous allons chez des marabouts, chez des féticheurs, comment ces derniers pourraient-ils connaître le Christ, puisqu'à ce moment-là nous évacuons le Christ, lumière du monde (cf. Jn 1, 4-9), pour pactiser avec les ténèbres ? « Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? Or c'est nous qui sommes le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l'a dit : J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Sortez donc du milieu de ces gens-là et tenez-vous à l'écart, dit le Seigneur. Ne touchez rien d'impur, et moi, je vous accueillerai » (cf. 2 Co 6, 16-17).

Dans nos paroisses, il est souvent difficile d'avoir des volontaires pour la catéchèse, pour diriger les Communautés Chrétiennes de Base (CCB), les mouvements et associations. Et quand on propose à certains jeunes de réfléchir simplement à la vocation de prêtre, religieux, religieuse ou catéchiste, la réponse est immédiate : « je préfère servir le Seigneur autrement », ou encore « moi, je veux vivre ». Mais de quelle vie s'agit-il ?

Nous devons tous avoir pour chaussures ce zèle pour annoncer l'évangile de la paix, pour annoncer Jésus Christ au monde. Nous devons dormir avec ces chaussures, comme les militaires, pour être toujours prêt à combattre dès qu'il y a l'alerte. Si ce zèle ne nous brûle pas, ce n'est pas la peine ; nous ne pouvons pas lutter. « Qu'ils sont beaux les pieds des messagers de bonnes nouvelles ! » (Rm 10, 15).